Dernière ligne pas droite : Clermont > La Capelle > Lyon

Dernière ligne pas droite : Clermont > La Capelle > Lyon

Du 7 au 22 octobre

Clermont-Ferrand

Pendant le week-end Clermontois, Chico a été légèrement modifié : la roue libre avant n’est plus ! Nous avons dû la condamner car elle ne fonctionnait plus correctement : les 2 derniers jours avant d’arriver, à plusieurs reprises le pédalier avant n’entraînait plus le pédalier arrière, Kévin se retrouvait donc seul à pouvoir pédaler et nous devions nous arrêter quasi instantanément. En bidouillant le mécanisme nous parvenions à le faire fonctionner mais tout cela était bien précaire et nous n’envisagions pas de faire les 700 kilomètres restant comme cela. C’est là où mon frère, bricoleur de génie (pas moins!), est intervenu pour souder le tout et ainsi nous permettre de repartir sereinement. L’absence de roue libre à l’avant n’a pas été tellement un problème ; seulement pour quelques passages de chicanes je devait lever les pieds pour pas gêner les manœuvres de Kévin.

Chico entre de bonnes mains !

Pour limiter le dénivelé qui promet d’être costaux (5000 mètres pour les 6 jours), nous contournons le massif du parc du Livradois-Forez en passant plutôt par la plaine, plein sud. La sortie de Clermont-Ferrand n’est pas géniale, on voit assez clairement que la ville se préoccupe davantage des ses voitures que de ses vélos (pourtant nombreux dans le coin, mais plutôt en version route que déplacements citadins). La campagne nous tend rapidement les bras et on est vite charmés par ces petits puys bien verts. Notre premier bivouac ce jour là est magnifique.

Bivouac proche de Issoire
Sympa la campagne autour de Clermont !
Vue du vélo
Encore un puy !

Le second jour, nous en bavons dans les montées. Le fin du séjour approchant à petit pas se fait sentir et nous mettons moins de hargne dans l’effort (et il en faut de la hargne!). On se console avec le saint nectaire local qui est à tombé, et la fourme d’Ambert nous cajole.

Le réveil pluvieux du lendemain est un peu dur à encaisser moralement. Premier petit déjeuner dans la tente, sous nos duvet. Heureusement pour nous, le soleil est de retour dans la journée. Kévin trouve une application pour acheter des livres audios. On écoute donc « Cessez d’être gentil, soyez vrais » de Thomas D’Ansembourg tout en pédalant. Allier développement personnel et sport, ça frôle un peu la perfection non?! Nous arrivons en début d’après-midi au Puy-en-Velay ou nous visitons courageusement les hauteurs de la ville (encore monter!) mais à pied cette fois-ci, Chico étant sagement garé dans le parking de notre gîte du soir. Cette ville est vraiment étonnante avec ses 2 grandes statues et une église juchée tout en haut d’un grand pic (ancienne cheminée volcanique).

Le Puy-en-Velay
Le Puy-en-Velay

C’est à partir de là que le dénivelé va se faire plus important car nous entrons dans le Parc des Monts d’Ardèche. Notre départ du Puy-en-Velay est raide : 810 mètre de dénivelés sur les 33 petits kilomètres que nous parvenons à faire ce jour là. Il faut dire que nous sommes parti tard et que nous avons eu un problème technique en fin de matinée (un énième câble de dérailleur qui a lâché). Cela ne nous empêchera pas de faire un des bivouac les plus haut en altitude du séjour : on pitch à 1200 mètre ! Glagla…le soir nous sommes contraints de dîner dans la tente, les jambes dans notre duvet. Notre matériel étant adapté pour dormir autour de 0°C, la nuit a été bonne.

On a pris de la hauteur dans le Monts d’Ardèche
C’est qu’il fait froid par ici… (+1200 m alt.)
Le petit matin là-haut

Le lendemain c’est 80km dont 40 km de descente qui nous attendent. Nous avions envisagé de visiter la Grotte Chauvet mais même malgré ce gros dénivelé négatif, la distance est trop longue pour que nous arrivions à temps pour la visite. Nous sommes tout de même gâtés ce jours là : la vue est vraiment magnifique. Notamment la route vertigineuse entre Saint-Eulalie et Montpezat qui nous amène coté « sud de la France » : les maisons changent, des odeurs de pins…ça sent le sud ! Passage à Aubenas, la ville à 2 étages…dur dur de passer à l’étage du dessus (en poussant Chico concrètement !). Ce jour-là nous faisons notre dernier camping.

Vers La Béage
Les couleurs d’automne qui arrivent par touches
Re-montée dans la forêt
Puis re-descendre avec une vue à couper le souffle

6ème et dernier jour avant d’arriver à La Capelle-et-Masmolène. 82 kilomètres, 820 mètre de d+ et les deniers kilomètres sous le signe de la chasse : ça pétarade dans tous les sens ! Dont un coup de feu plus près que les autres qui nous aura valu une belle frayeur. Le chasseur qui nous tend un grand sourire d’excuse à dû nous trouver bien verts et pas sûr qu’il ait entendu le bonjour que je suis parvenu à bredouiller…quel sport étrange et dangereux à nos yeux de citadins ! C’est donc avec la musique à tue-tête (Led Zeppelin exactement) que nous parcourons le reste de notre route. Pendant une pause en haut d’une montée particulièrement difficile, un gars nous offre une gorgée de bière, un peu de douceur dans ce monde de brutes !

Aubenas vu du haut
Grand smile suspendu

Ricoché ! On repart après 2 jours de pause, direction Lyon cette fois ci ! Nous sommes de plus en plus excités à l’idée de terminer notre périple. Le voyage à vélo mine de rien, contraint pas mal les activités et visites, et puis nous avons hâte de retrouver nos amis et notre appartement.

Re-voilà notre Rhône familier !
Belles falaises dans le coin (vers Pierrelatte)
Quelques villages perchés

Nous sommes tout émus de retrouver le Rhône, longé pour la dernière fois en Suisse entre Lavay-les-Bains et le Lac Leman. Si on remonte comme des saumons, on est chez nous ! Mais bon, on est pas des saumons, il nous reste donc environ 300 km de pédalage… Plus la fin se rapproche et plus nous avons envie d’arriver chez nous et moins de pédaler !Mais la météo est toujours au beau fixe et la région est très belle. Notre bivouac proche de Pierrelatte est ponctué de tirs de chasseurs, quand la lumière décline on place notre lumière en mode clignotant sur la butte au dessus de nous histoire d’indiquer qu’on est là !

On quitte la via Rhôna en direction de Crest, une montée très coriace nous attend mais avant ça problème technique : il semble que nous aillons une crevaison lente sur la roue arrière, ce qui nous ralentit considérablement. Alors c’est parti pour un atelier mécanique sur la petite route au milieu des champs et sous les montagnes du Vercors que nous longeons depuis quelques kilomètres. Au bord de la crise de nerf (quand on a pas envie, on a pas envie!), on se remet à rouler puis la fameuse montée arrive : on pousse chico dans une pente à qui oscille entre 10 et 15%…nous voilà calmés !

La journée suivante est plus calme d’un point de vue des nerfs et de la pente ! Ouf ! Il faut dire qu’on se fait une grasse matinée et qu’on profite du salon de notre copain Tom. Nous sommes tous les deux un peu enrhumés (signe qu’il est temps d’arrêter de parcourir les campagnes humides?!). On part seulement l’après-midi pour 47 kilomètres plutôt plats. Pas facile de trouver un coin bivouac discret aux alentours de Romans-sur-Isère, ce sera donc dans la forêt que nous feront notre dernier camping sauvage du voyage sur un terrain un peu pentu…mais réellement discret ! La pluie annoncée est fine.

Notre dernier bivouac

Seulement 25 kilomètres pour rejoindre le gîte où Kévin passera le week-end avec sa troupe d’impro pendant que je le passe avec des copines qui ont fait la route jusqu’ici.

Plus que 2 jours ! Le lundi il pleut des cordes quand nous partons et puis tout le reste de nos 2 heures de vélos. Nous arrivons trempés jusqu’aux os chez notre copain Antoine à Montseveroux. Heureusement qu’il a une cheminée pour sécher nos affaires. Cela nous permet de repartir avec des vêtements et chaussures secs le lendemain, sous une pluie fine cette fois ci. 48 kilomètres et 486 mètres de dénivelé positif que nous plions en 3 heures comme prévus. Mes parents nous accueillent dans notre appartement, un plat de lasagne au four, que c’est bon de rentrer chez soi !

Lyon en vue ! (dans la brume…)
Au pied de chez nous, la boucle est bouclée ! 5878 km !

One Reply to “Dernière ligne pas droite : Clermont > La Capelle > Lyon”

  1. « Fais de ta vie un rêve et de ton rêve une réalité. »
    Citation qui vous va bien. Vous l’avez fait. Bravo! On est fiers de vous.

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