De Caen à Saint Malo

De Caen à Saint Malo

Du 3 au 12 août

Les châteaux de la Loire c’est bien sympa, mais il y avait un peu trop de campings et de touristes à notre (mon – Kévin) goût. Ça manquait de bivouac, de pieds qui puent et de rencontres ! Nous comptions sur le Cotentin pour satisfaire notre goût d’aventure et de manque d’hygiène, et nous n’avons pas été déçus.

3 août – train Rennes – Caen
Ça commence par un train dans lequel le contrôleur est à deux doigts de nous rejeter…. après négociations ça passe, mais c’était juste. Arrivés à Caen, petite visite sympa, et c’est parti pour la côte via une loooongue piste cyclable le long d’une deux fois deux voies… pas très glamour, mais on est sécurisés et au bout c’est la mer ! On passe la soirée face à la Manche, en profitant de notre pique nique, le pied. Peu avant le couché du soleil se pose la question de notre bivouac, et après avoir longé la côte on trouve un recoin caché prés du chemin côtier. C’est passant mais c’est trop tard pour trouver autre chose, et en tendant l’oreille on entend la mer !

4 août – De Juno Beach à Omaha Beach
Ambiance «seconde guerre mondiale» à tous les coins de rue. Les restes des célébrations du 75ème anniversaire du débarquement sont encore bien présents. Dans chaque ville et chaque village des drapeaux américains, canadiens et français sont partout suspendus, des photos de militaires sont accrochés à chaque poteaux, et les touristes sont très présents, notamment beaucoup d’américains. Nous en profitons pour faire quelques musées (cinémas 360 d’Arromanches et musée de Utah Beach). C’est assez émouvant de se replonger dans cette partie de notre histoire qui n’est pas si ancienne. Dans la journée nous rejoignons les marais du Cotentin, bocages marécageux et vaches à perte de vue. Nous tombons de manière inespérée sur une table de pique-nique et un coin d’herbe prés d’une écluse, parfait pou notre bivouac du soir !

Nous devant un des nombreux mémorial
Pointe du Hoc, proche de Utah Beach
Un des nombreux bunker

5 au 7 août– De Carentan a Cherbourg
Le long de la côte jusque Barfleur c’est un enchaînement de belles plages et peu de relief. Lors d’un arrêt baignade près de Carentan, nous rencontrons Roger et Évelyne, qui ont été adorables. En découvrant notre projet, ils ont poussé la gentillesse jusqu’à aller chercher chez eux (10 minutes de voiture) une bouteille de cidre pour nous donner du courage ! Y a toujours de la place dans les sacoches pour un cadeau de ce genre !

La campagne proche de Carentan


Barfleur- très joli petit village à la pointe Nord Est de la Manche, nous discutons avec une marchandes de légumes très sympas, qui nous offre des abricots et nous donne de précieux conseils de restaurants, ça tombe bien on a la dalle ! Deux heures plus tard, le ventre rempli de bigorneaux, huîtres, dorades, frites, crêpe et gâteau normand, le tout arrosé de cidre, on remet en question les 50km prévus dans l’après midi pour rejoindre Cherbourg… Sur la route nous visitons le phare de Gatteville, qui nous offre un point de vue splendide. Nous nous traînons finalement dans un camping. Malheureusement celui-ci est complet, mais les proprios réussissent finalement a nous trouver une place au pied d’un mobil-home inoccupé (sympas les normands on vous dit !).

Dégustation de bulots au port de Barfleur
Phare de Gatteville
(3 photos suivantes : vues du haut !)


7 août – Passage rapide à Cherbourg, et arrêt obligatoire au magasin de vélo. En effet, après de nombreuses manipulation et recherches web, il s’avère que notre dérailleur arrière n’est pas compatible avec notre cassette et manette de vitesses. Cela fait plus de 1000 kilomètres qu’on ne peut passer que les 3/4 des vitesses et « ça saute ». Depuis Abbeville (saison 2 épisode 5 de notre voyage), souvenez vous, ce dérailleur était soit disant mieux que notre ancien modèle… Résultats on rachète un dérailleur, on rechange les câbles et on règle le tout sur le parking du magasin, assisté du réparateur. Ce dernier confirme qu’on s’est fait bananer et il fignole nos réglages gratos, un bon gars ! Il nous annonce aussi qu’on va se taper des montées bien raides sur la côte ouest du Cotentin, ça va nous changer des longues plages rectilignes. Le soir nous débarquons a Omonville-la-rogue. Coup de cœur, plage superbe, belle vue, terrasse au soleil, on s’arrête pour une bière ! Nous rencontrons un groupe de plongeurs interpellés par Chico. Il sont, une fois de plus, adorables et nous conseillent même quelques coins pour planter la tente le soir même ! Ça nous vaut un coucher de soleil mémorable au sémaphore.

Une baie avant Cherbourg
La côte après Cherbourg, plus vallonnée et sauvage
Coucou
« Pitch » au Sémaphore

8 août – pointe de la Hague
Le lendemain, comme prévu, on se coltine la côte de Port Racine, avec des passages à plus de 15% sans descendre du vélo !! Clairement on l’aurait pas fait la veille après la bière. Nous sommes dans la pointe de la Hague, partie nord ouest du Cotentin, c’est absolument superbe, très sauvage, très vallonné. Les falaises sont parcourues par un GR «sentiers des douaniers» qui donne vraiment envie (une prochaine fois à pied peut-être ?!). Le temps se couvre et il fini par pleuvoir lorsque nous arrivons sur un point de vu qui aurait du nous permettre de voir un cap nommé « le nez de Jobourg » mais une brume épaisse l’entoure ! La piste cyclable que nous suivons se transforme petit à petit en chemin de VTT, de gros cailloux, des belles décentes, elle serpente dans les vallons sauvages, c’est très beau, quand tout a coup PAN !! Le pneu avant éclate…. Personne n’est blessé (hormis le pneu) mais une belle peur quand même. Soyons francs, le pneu tirait la tronche depuis presque une semaine, mais nous n’avions pas pris le temps d’en commander un à temps pour qu’il soit livré lors de notre passage à Cherbourg. Bien entendu il n’y avait pas le bon modèle à Cherbourg. Et bien entendu, aujourd’hui il pleut et nous sommes à 3 km du premier village (300 habitants), c’est pas gagné.

PAN !

Après avoir poussé Chico pendant une heure (il pèse environ 75 kilos sans nous dessus), nous arrivons à Jobourg. Alors que nous commencions à peine à chercher des solutions de réparations et d’hébergement sur notre téléphone, des passants s’arrêtent en voyant notre pneu crevé. Ils sont, comme toujours, adorables et nous proposent de nous emmener aux Pieux, à 35 km. C’est sur leur chemin et il y a un magasin de vélo. Malheureusement ils ne pourront pas nous ramener, car ils doivent continuer la route après. Ça parait déjà une bonne solution de secours, mais c’était sans compter sur cette dame de 84 ans, qui se propose carrément de nous emmener et de nous ramener. Elle n’a rien de prévu, ça lui fait plaisir… et nous aussi !!! nous étions déjà sous le charme de la Normandie, nous voilà sous le charme des normands ! 1H plus tard, nous sommes de retour avec non pas un mais deux pneus neufs (ils avaient l’air fragile, autant en prendre un de rechange). On remonte le tout et la route continue, passage au nez de Jobourg où la brume a disparue et descente sur l’anse de Vauville. Le temps est maussade, avec beaucoup de vent, et après notre visite du surprenant jardin botanique de Vauville (plantes exotiques, palmiers….) nous trouvons refuge au camping municipal qui donne sur une immense plage de galets et de sable fin.

Du 9 au 10 août – de Vauville à Coutances
Il faut le redire, l’anse de Vauville vaut vraiment le coup d’œil, et à deux pas, les dunes de Biville valent vraiment le coup de pédale… des pentes à plus de 10% après le moindre virage, dans des chemins gravillonnés et sans élan. C’est la première fois qu’on doit pousser Chico (hormis la veille avec notre pneu en rade bien sûr…) ! Le vent est violent, ce qui n’aide en rien. Nous profitons des paysages superbes, et choisissons, afin d’être à l’abri, de passer dans le centre du département, par Briquebec et de regagner une voie verte qui nous emmène ensuite jusque Coutances via Saint Sauveur le Vicomte. C’est une ancienne voie de chemin de fer, assez monotone mais très rapide. Nous avons repéré un vendeur de produits locaux (pommes caramélisées au beurre salées, biscuits, cidre….). Nous le dévalisons littéralement. Il faut tasser un peu les sacoches de Chico pour tout faire rentrer ! Cette nuit là la météo annonce des vents violents alors nous craquons pour notre seconde nuit en hôtel de notre voyage.

Au jardin botanique de Vauville
La plage qui longue le camping municipal de Vauville
Les dunes de Biville

Du 11 au 12 août – de Coutances au Mont Saint Michel
A partir de Coutances, nous rejoignons progressivement la côte, et profitons d’une superbe vue sur la baie du Mont Saint Michel ! C’est une belle récompense, il faut le dire que nous sommes cuits. Cela fait plus de 10 jours que nous roulons sans pause, avec des parcours assez vallonnés, les jambes sont amorphes et nous comptons nous «reposer» le 12 en visitant le Mont. La veille nous trouvons un bivouac superbe, près de l’aérodrome d’Avranches. Vue dégagée sur le mont au loin et en premier plan les moutons de pré-salé. Nous avons même des tables pour le pique-nique, le vrai luxe ! Le lendemain, visite du Mont Saint Michel, c’est magnifique, oui mais y a du monde, oui mais c’est beau, oui mais on est serré même dans la rue, oui mais la visite guidée est comprise dans le prix… En fait la visite guidée est géniale ! Nous profitons pleinement du lieu, la journée est superbe malgré la grosse drache de fin de matinée.

Dernier jour en Normandie, demain direction Saint Malo et notre entrée en Bretagne pour plusieurs semaines !!

Vue du Mont-Saint-Mich depuis notre pitch du soir au Val-Saint-Père

Musique du moment : Heal the World de Mickaël Jackson (quand ça reste dans la tête, c’est parti pour plusieurs jours ! Ambiance chorale de 4ème sur Chico !)
Fleurs du moment : les hortensias (il y en a partout tout le temps, rose, violet, blanc et même bleu pétrole)
Spécialité du moment : le camembert (on en avait toujours un dans nos sacoches tout le long du séjour normand, sympa l’odeur !)

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