En route pour l’Alsace, en passant par le Doubs
Du 25 au 30 mai ——
Après une dernière nuit jurassienne passée à la lisière de la forêt dans les alentours de Morbier, nous décollons pour notre prochaine visite chez des amis, objectif le Doubs. Le soir même nous arrivons à La Chapelle sur Furieuse, à la ferme de Chenèvre. Le lieu est atypique et mérite une petite présentation. Nous sommes accueillis par notre amie Virginie, qui habite ici depuis deux ans. Il s’agit d’une ferme qui était à l’abandon et qui a été achetée par un groupe de 10 personnes afin de la rénover pour y vivre et pour exercer son activité professionnelle. L’équipe est constituée entre autre d’un boulanger, d’une céramiste, d’une maraîchère… une partie de la ferme comporte des pièces collective, et une autre partie est dédiée aux activités. Des travaux lourds sont réalisés par les habitants et des chantiers participatifs sont organisés pour compléter la main d’œuvre. Le projet est passionnants, et nous profitons de la tranquillité des lieux pendant deux jours, tout en nous interrogeant sur notre propre capacité à vivre à l’année dans une yourte ! Le dimanche matin, Martin, le préposé aux chèvres, nous propose de venir l’aider à la traite. Une expérience inédite pour les deux citadins que nous sommes. Moralité : dans notre vie future idéale les chèvres ne feront pas forcément partie du tableau (que c’est long!).



Après ce plein de patates, de comté et d’odeur de biquette, c’est reparti avec Chico !
La traversée du Doubs se fait en passant par Besançon et en suivant le canal jusqu’à Montbéliard. Les gens sont très sympas et nous rencontrons quelques personnalités. En premier lieu Erwann, à Besançon. Il remonte chaque jour les pentes de la citadelle (attention c’est raide !) dans son fauteuil roulant. Il refuse l’aide que nous lui proposons, il s’agit là de son sport quotidien. Cet ancien passionné de gymnastique a eu un accident de voiture et fait 5 mois de coma. Nous passons un peu de temps avec lui, à remonter ces pentes raides à la force des bras. Sacré bonhomme !

Un peu plus loin le long du Doubs, alors que nous nous abritions de la pluie sous un préau à Beaumes-les-dames, nous discutons avec Thierry. Question voyage et bivouacs il en connaissait plus que tout le monde, il parcours la France à pieds depuis 25 ans… pas d’adresse, pas de téléphone, pas de compte en banque, un peu de travail au noir… son humilité et sa modestie sont magnifiques. Nous rencontrons également Céline, Louis et leur deux petites filles, qui sont partis de Clermont-Ferrand à destination de la mer noire en vélo ! Un sacré projet pour eux. Pour l’anecdote ils avaient leur Chico à eux, un modèle similaire à notre Pino, c’est rare ! Le soir nous trouvons un bivouac très sympa vers L’Isle sur le Doubs, en dégustant nos produits régionaux nous imaginons un article dédié afin de comparer les fromages ! (à venir).

La route continue le long du Doubs, merci l’Europe pour les magnifiques pistes cyclable de l’eurovélo que nous suivons depuis deux jours. Sur notre route nous passons à Montbéliard puis Belfort… on ne peut pas dire qu’on ait le coup de cœur, et si on devait faire un classement des patelins où l’on ne viendrait habiter que sous la torture, Belfort serait en tête ! Histoire de pas être totalement négatif, en s’abritant précipitamment d’une averse, nous avons pu boire une mousse avec le club de pêche à la carpe, ils étaient très sympa et on a pu admirer leur dextérité dans le lancer d’hameçon à plus de 100m (oui monsieur!). C’est au moyen d’une espèce de torpille en plastique qu’ils pouvaient réaliser cette prouesse. On en apprend tous les jours. Le soir même, nous bivouacons à Lepuix au pied du Ballon d’Alsace que nous avions prévu de faire le jour même, mais franchement on a pas du tout les jambes, ce sera pour demain ! On est bien rôdés au bivouac, et on commence à être de moins en moins cachés…. on plante la tente entre deux champs, tout près d’un chemin, et la moitié du village à vue sur nous, quel mal y a-t-il à ça ? Après tout c’est plat, c’est vert, la vue est sympa, et on va pas trop faire de détour parce que demain gros programme.


Jeudi de l’ascension, levé à 6h sous un ciel sans nuage et une température fraîche, ça va être idéal pour la montée ! L’idée est de montée au Ballon d’Alsace puis de redescendre sur Colmar et de dormir au camping de l’Ill. La montée se fait à la fraîche, pas mal de vélos et de motos, c’est très chouette, c’est vert, c’est frais, c’est boisé et ça dure 12 km. Arrivés au sommet, nous en profitons pour admirer la vue à 360 qui donne sur 4 départements (c’est pas souvent), les Vosges, le territoire de Belfort, la Haute Saône et le Haut Rhin ! Tout se passe idéalement, on ne prend pas trop notre temps quand même, il reste de la route.

Sur la descente, nous sommes à 90% sur des pistes cyclable, tout est en faux-plat donc on trace carrément !! Par contre…certes on avance bien, mais bizarrement le nombre de kilomètres restant sur le GPS semble ne pas descendre beaucoup…..la journée s’annonce longue ! L’arrivée en Alsace nous ravît complètement. Les pistes cyclables sont nombreuses, très bien entretenues et surtout bien fléchées. Les gens sont adorables et conduisent tranquillement sans frôler les cyclistes. Nous continuons donc à vive allure la traversée de nombreux petits villages charmants.

C’est sympa mais on commence à être cuits, et en arrivant à Colmar il est passé 19h et nous avons fait 115 km, dont un col, nous n’avons plus d’eau, plus de batterie sur les téléphones…on est bien heureux d’arriver au camping et on se voit déjà enchaîner le combo gagnant douche chaude, bière fraîche….. sauf que le camping est complet, et d’après la réceptionnistes tous les campings du coin sont complets…. après avoir hésité un instant à planter la tente dans le premier parc public venu ou se jeter dans l’Ill (c’est la rivière du coin)… la réceptionniste, dans sa grande générosité appelle par curiosité l’auberge de jeunesse, Alléluia il reste deux places en dortoir et même une place dans un garage pour Chico !!! (bon, il faut retraverser toute la ville, mais on ne va pas se plaindre, 117 km donc…). La douche, la bière et la pizzas sont amplement mérités. C’est décidé demain on prend le train pour rejoindre Strasbourg !
4 Replies to “En route pour l’Alsace, en passant par le Doubs”
Bravo les jeunes, ça donne envie d’y aller
Je suis passé un peu par l’aller en 2015 en faisant le GR5 à pied, nord de Strasbourg (Wissembourg) jusqu’à Menton. Donc traversée Vosges, Jura et Alpes, ou j’avais fait la connaissance d’Aline et Nico
Bonne continuation
Bonjour Olivier, merci pour tes messages et encouragements. Notre étape entre Villeneuve sur Lot et l’est risque d’être courte et ne nous permettra sans doute pas de faire un détour par les Pyrénées. Au plaisir de faire ta connaissance à l’occasion, peut-être dans les Alpes où nous nous promenons souvent avec Aline et Nico 🙂
Chouette chouette toutes ces petites expériences! Le lait de biquette vous a plu au moins?! Je vois que les sièges reposent vos jambes pour vos bivouacs ! 😉 a bientôt ! bisous. Marina
Les sièges sont parfaits, ils transcendent nos bivouac ! Merci Marina, des bisous