Du Touquet à Dieppe
Du 8 au 12 juillet —
Tout ragaillardis de notre week-end entre amis nous partons le lundi matin du Touquet, nous visons une arrivée en fin de semaine à Étretat ! C’était sans compter sur une belle défaillance de notre vénérable Chico…. Alors que nous avions à peine fait 30 km pour rejoindre Fort-Mahon, et après avoir pique-niqué, nous nous apprêtons à redémarrer mais notre dérailleur arrière part en cacahuète. Il s’embourbe dans les rayons de la roue et vrille complètement la chaîne. Tout est coincé… après avoir remis la chaîne et le dérailleur d’aplomb, nous constatons que le moindre changement de vitesse est fatal, et nous cherchons un réparateur… Fort Mahon est une station balnéaire, pas une véritable ville et la plupart des boutiques cyclistes sont de simples loueurs, pas des réparateurs équipés. Heureusement nous tombons sur un loueur très sympa et qui accepte de regarder notre vélo, mais il n’a aucune pièce de rechange sur place et doit passer à son atelier. Nous convenons de repasser le lendemain pour lui laisser le vélo.
À 10h, Chico est déposé chez le réparateur, qui nous annonce 1 ou 2 heures de manipulation, temps pour nous de profiter du marché. À 13h pas de nouvelles, nous retournons sur place, et le loueur est en pleine opération chirurgicale sur Chico. Le dérailleur est mal en point et surtout il n’arrive pas à le fixer sur le cadre, l’écrou est cassé, deux heures supplémentaires sont nécessaires… Finalement en milieu d’après-midi, Chico peut rouler, mais il doit limiter les efforts. Le loueur n’ayant pas le bon écrou de rechange, il a du coller tant bien que mal le dérailleur sur le cadre et nous conseille de trouver un autre magasins mieux équipé dans une plus grande ville. Mine de rien, cet homme nous a sorti d’une belle galère, et il refuse de se faire payer car il ne garanti pas sa réparation (adorable ce bonhomme, on le paie finalement avec une bière, faut pas déconner).
Remis en selle, nous avons hâte d’arriver à Abbeville, cela nous fait 40km de détour, mais c’est la seule ville sur l’itinéraire qui possède des réparateurs de vélos. Au vu de notre dérailleur, nous changeons le moins possible de vitesses, coup de bol nous sommes en Picardie et pas en Haute-Savoie.
Sur la route, alors que nous arrivons à l’entrée de la baie de Somme, au niveau du parc du Marquenterre, la chaîne éclate… après une demi-heure de réparation et les mains bien dégueulasses, nous pouvons repartir mais un maillon de la chaîne explose de nouveau… il est 19h, nous avons fait 17 km… ça nous les brise menu toute cette histoire. Nous décidons de bivouaquer et de réparer le lendemain. Ce bivouac à la lisière du parc ornithologique nous permet d’observer des oiseaux de toutes formes pendant la soirée.
9h le lendemain, la chaîne est réparée mais bien vrillée, nous croisons les doigts, il nous reste 40km jusque Abbeville, et dans le coin y a pas un train, pas un bus…
Abbeville, un réparateur nous accueille, nous livre des conseils précieux et nous vend dérailleur, câble, gaine et chaîne, nous décidons de tout monter nous même au camping de Cayeux sur mer (prochaine étape, 30km plus loin). Nous arrivons au camping en pleine forme, la chaîne et le dérailleur ont bien tenus, nous avons tous les outils et pièces de rechange, c’est parti pour la session bricolage ! Nous commençons par démonter la chaîne, ensuite nous devons dévisser le déraill… Quoi ?? pourquoi il me reste dans les mains le con ?…. ah oui, j’avais complètement oublié qu’il était collé et pas vissé au cadre, et bien sûr nous n’avons pas l’écrou pour fixer le nouveau dérailleur. En clair, on a un dérailleur neuf, une chaîne neuve mais impossible de les monter, et surtout impossible de remonter l’ancien dérailleur car la réparation à la colle est brisée (comment a-t-elle tenu tous ces km ?). Nous voilà bloqués à Cayeux sur Mer, certes c’est sympa, mais on est en itinérance sacrebleu, pas au Club Med ! Il est mercredi soir, tous les magasins sont fermés, on décide d’écumer notre chagrin avec une pizza-bière au camping, demain tout ira mieux.
Jeudi matin, tout frais, on fait le point sur les magasins susceptibles de nous dépanner : un magasin minuscule et multisports à Cayeeux (1km à pied mais peu d’espoir) et 3 magasins de vélo à Abbeville (30km, peu de bus et toujours pas de vélo)… nous passons la journée au téléphone avec toutes ces boutiques, pour essayer de leur expliquer la pièce manquante, d’après eux c’est «une pièce spécifique à notre vélo». L’espoir s’amenuise d’heure en heure, quand finalement une des boutiques que nous n’arrivions pas à joindre nous annonce posséder l’écrou que nous cherchons. Par chance des amis mes parents étaient au même camping et ont pu nous conduire à Abbeville le vendredi matin pour récupérer l’écrou salvateur.
De retour au camping, nous pouvons remonter dérailleur et chaîne, tout fonctionne, c’est reparti pour la route, deux jours de perdus, c’est pas si grave. Merci encore à Marie-Christine, Jean-Pierre et Aurélie pour leur aide !
La côte est très belle, nous passons à Ault, puis au Tréport. Nous avions au passage commandé la rolls royce de la pompe de vélo pour voyageur : format mini, avec un tube, un pied et un manomètre…le top ! Au Tréport d’ailleurs, on en bave : les côtes sont rudes ! Nous trouvons un bivouac près d’un champs et c’est notre dernière nuit dans le coin, le lendemain nous rejoignons Dieppe où nous prenons le train pour Paris !
ça rentre pile poil 
Et dire que ce matin on voyait la mer 
VIs ma vie sur Chico
Musique du moment : Elton John – I’m still standing (nous le chantons frénétiquement sur le vélo)
Livres du moment : Trône de Fer pour Kévin (et c’est pas fini, y en a des milliers de pages) – Une colonne de feu de Ken Follet pour Camille (les ultimes rebondissements de Kingsbridge)