La côte d’Opale, de Dunkerque au Touquet
Du 1er au 8 juillet —
A Dunkerque nous sommes accueillis par Bernard et Dominique, amis de la famille de Kévin. Ils habitent à Tétéghem exactement. Nous faisons les derniers kilomètres face au vent et nous arrivons tout tremblotants. La veille nous avons bivouaqué dans une forêt à côté du village de Blankenberge, la perspective d’un vrai lit et d’une lessive n’est pas pour nous déplaire. Bernard nous propose de nous faire visiter Dunkerque le lendemain. Nous n’avions pas prévu de rester un jour sur place mais le calendrier nous le permet, nous acceptons donc avec joie. Kévin re-découvre cette ville qui a bien changé et je découvre tout court. Nous sommes emballés par le réseau de bus totalement gratuit de l’agglomération ! Bernard nous explique que la fréquentation des transports en commun a fait +89% lorsque la ville a mis en place la gratuité et que cela ne lui coûtait pas plus cher (Lyon si tu nous entends…). Moins de voiture, plus de mobilité pour la population, bravo Dunkerque !
En 15 minutes de bus (gratuit donc) et 10 minutes de marche (gratuite aussi, yeah !) nous voilà sur une plage de sable fin ! Je n’avais pas soupçonné que Dunkerque possédait une si belle plage, bordée de petites cahutes toutes colorées. Les bâtiments qui longent la mer sont plutôt bas, ce qui change des grandes barres d’immeubles vues tout au long de la côte belge. La juxtaposition des petits immeubles tous différents ne manque pas de charme sous le grand soleil qui nous accompagne. Une petite exposition photo montre les installations mises en place pour le tournage du film de Christopher Nolan « Dunkerque » quelques années plus tôt. Une rue a été totalement recouverte pour imiter des restaurants d’époque et la grande salle de spectacle au bord de la mer a été transformée en usine avec un habile coup de peinture imitation ferraille rouillée. On ne peut qu’imaginer l’excitation des Dunkerquois de voir leur ville ainsi mise en lumière (nous n’avons pas vu le film en question pour le moment, et vous ?!). Notre marche nous emmène à la lisière de l’immense port jouxtant la ville (il est aussi grand que le ville elle-même). Passage obligé au beffroi, bien joli. Encore un grand merci à Bernard et Dominique pour leur accueil.
En partant de Dunkerque, nous passons à Calais. Les abords de la ville font froid dans le dos, l’autoroute au-dessus de laquelle nous passons est totalement grillagée et longée de fils barbelés. La raison : les migrants qui souhaitent rejoindre l’Angleterre au péril de leur vie tous les jours par ces routes-là. Et quelques mètres plus loin nous en croisons, des dizaines de personnes sont là, dispersées à la lisière de la forêt, à attendre sans doute que la nuit tombe pour tenter leur chance. C’est le moral en berne que nous arrivons au centre de la ville. Là l’ambiance est calme, un groupe de touristes observe la mairie devant laquelle nous nous trouvons, un beau bâtiment typique du nord. Nous n’allons pas beaucoup plus loin pour planter notre tente : au camping de Blériot-Plage. Pique-nique sur les pieds dans le sable ce soir-là.
Nous continuons notre route en direction du Cap Blanc-Nez. Voilà longtemps que nous n’avions pas monté de côte ! Mais le jeu en vaut la chandelle, la vue depuis le cap est magnifique. Tellement belle que nous resterons finalement là une bonne partie de l’après-midi ! Sur la page en contrebas des personnes pêchent des moules et d’autre font du kite-surf. Il y a pas mal de vent et il ne fait pas particulièrement chaud, pas de baignade donc, nous nous contentons de nous balader le long de la falaise et d’admirer le paysage. Notre bivouac ce soir-là est l’un des plus beaux fait depuis le début.
On continu de longer la côte, ce qui nous amène au Cap Gris-Nez. Pique-nique frites/bière ce midi-là, les meilleures frites du séjour (à croire que nous sommes mal tombés lorsque nous avons mangé des frites en Belgique…). Passage à Ambleteuse : joli fort. L’euro-vélo n’est pas très bien indiqué par ici et nous nous retrouvons souvent sur les départementales. Ce département obtient pour le moment la palme des automobilistes les moins prudents vis à vis des cyclistes (loin devant les autres!!).
À notre arrivée Wimereux les quais sont bouillonnants de monde. Mais la plage est bien assez grande pour nous accueillir. Une baignade un peu fraîche (19°C ?). Plusieurs personnes viennent nous parler, interpellées par notre vélo. Notamment une dame liégeoise qui a elle-même pas mal voyagé dans sa vie, on en profite pour lui demander des précisions sur les relations entre Flamands et Wallons : elle nous confirme que l’ambiance est froide entre les deux parties. Les deux langues sont bien enseignées à l’école mais il y a dans les faits peu d’échanges. Des gens nous conseillent un coin pour notre bivouac du soir. Le coin en question s’avère peu discret et un peu bruyant (avec une route pas loin) mais la vue sur la mer est incroyable.
Le lendemain matin est moins glamour : nous projetons un tour dans la zone commerciale de Boulogne sur mer pour acheter une nouvelle pompe compacte car celle que nous avons s’avère insuffisante. Nos critères sont précis : compact, 8 bar min, avec un pied rétractable, avec un manomètre. Echec cuisant : nous finissons par la commander sur internet sur le parking…
Ce jour-là, nous rejoignons des amis dans une petite maison à Stella plage louée pour le week-end. Merci à Bri et Alain pour nous avoir reçus et logés dans leur maison au Touquet.
Pour avoir une idée des kilomètres parcourus, vous pouvez consulter notre tableau répertoriant toutes nos étapes jour par jour.
Livres du moment : La colonne de Feu de Ken Follet pour Camille et Le trône de fer Georges R.Martin pour Kévin
Point agriculture : beaucoup de champs de betterave, de patate, de blé, d’orge, de maïs et de colza. Nous voyons au fur et à mesure des semaines les blés jaunir et le maïs grandir.
Fleur du moment : la rose trémière (partout !)
La bonne bouffe : la bière Blanche de Wissant et les frites du Cap-Gris-Nez