De Bordeaux à Clermont-Ferrand
Du 23 Septembre au 4 Octobre
Après tant de semaines passées à longer la côte, notre itinéraire va désormais tracer dans les terres, l’objectif est de traverser le massif central pour rejoindre Clermont-Ferrand. Nous partons en direction de Villeneuve-sur-Lot en prenant la voie verte Lapébie pendant deux jours. Le paysage commence à être vallonné, et ce n’est pas pour nous déplaire, la platitude de la côte ouest commençait à nous lasser. Dans le Lot-et-Garonne il y a des chevreuils à tous les coins de rue, nous en voyons littéralement tous les jours, par groupe de trois qui traversent la piste cyclable à toute blinde ! Deux jours de voie verte à 90km par jour pour atteindre Penne d’Agenais chez nos amis Claire et Réno.
Du 25 au 27 septembre – C’est une véritable bouffée d’air pour nous, un peu de repos au calme et la possibilité de refaire de la cuisine et de la pâtisserie pour Kévin qui rêve de robot pâtissier…. pain, brioche, pâtes briochés, toutes les excuses sont bonnes pour allumer le robot et faire tourner le four, de son côté Camille en profite pour modeler le chien en céramique. On commence pas mal à penser au retour et à avoir besoin de diversifier nos activités. De nature multi-tâches nous ressentons petit à petit de la frustration à privilégier autant un seul loisir.
Du 28 au 30 Septembre – de Villeneuve à Meyssac.
Traversée du Lot et du Périgord, départements complètement inconnus pour nous. C’est un réel plaisir de découvrir ces zones hors saison. Les villages sont très beaux, et l’alternance de rivières, de forêts et de falaises nous plaît énormément. Le tout dégage un sentiment de bien vivre évident. Nous passons par le château de Biron. Le paysage visuel est rempli de forêts et de chevreuils gambadant gaiement, le paysage sonore est ponctué de coups de fusils plus ou moins rapprochés. Les panneaux «chasse gardée» alternent avec les panneaux «chasse interdite» ou «zone de reproduction» (pour les chevreuils en rûte et sachant lire). Afin d’éviter un coup de fusil nous choisissons d’établir notre bivouac dans un «parking de chasse». Il n’y a personne et on se dit que les chasseurs ne tireront pas sur leurs bagnoles ! Mine de rien on se meule un peu et on en profite pour faire notre premier feu de camp.


Notre route, serpentant au milieu des noyers et des élevages de canard continue en passant par Roque Gageac et Sarlat, en plein cœur du Périgord noir. En plein mois d’octobre les touristes affluent encore, nous sommes bien heureux d’avoir évité la foule du mois d’août. Le coin nous plaît beaucoup, et possède de nombreuses zones plus sauvages et vallonnées. Nous reprenons le plaisir du voyage et l’émerveillement de la découverte que nous avions légèrement perdu depuis Nantes et Cholet. Lors de notre dernier jour dans le Périgord, nous avions réservé à Meyssac, via Wonderbox, une nuit à l’hôtel avec dîner compris. Après plusieurs jours dehors, le délassement de la douche est un délice. Pour le repas, les menus sont gras comme leurs canards : salade de gésiers, confits de canard…. ça nous a pris une partie de la nuit pour digérer tout ça.





Du 4 Septembre au 4 octobre – de Meyssac à Clermont Ferrand
Dans les jours suivants, nous quittons de plus en plus la civilisation…nous passons du Périgord à la Corrèze ! On change de décor. Finies les petites rivières sympas avec des villages touristiques. Désormais les rivières forment des gorges immenses, de près de 400m, dans lesquelles il faut descendre puis remonter évidement… les forêts sont superbes, alternant chênes, châtaigniers et pins. Nous rencontrons également de paisibles lacs, prés desquels nous pouvons bivouaquer dans un calme incroyable.





D’ailleurs nous enchaînons quelques bivouacs et lorsque nous souhaitons nous arrêter dans les campings ceux ci sont tous fermés, ou presque. Le premier est soit-disant ouvert, mais en appelant la gardienne au téléphone elle refuse de se déplacer et tous les sanitaires sont fermés. Exaspérés nous reprenons la route et finalement installons notre bivouac sur un chemin tracteur, boueux et sombre. Il pleut toute la soirée et toute la nuit, ce qui nous permet de faire nos premiers repas et petit déj directement dans la tente.


Le lendemain, bien décidés à prendre une douche chaude, nous repérons un camping municipal. Les barrières sont ouvertes, il n’y a personne à l’accueil et impossible de les joindre au téléphone. Les blocs sanitaires sont fermés et nous sommes absolument seuls…pas de douche pour ce soir mais on se prend néanmoins un emplacement. Nous sommes à Trizac, et venons d’entrer dans le Cantal, en région Auvergne Rhône Alpes. Même si on est loin de Lyon niveau paysages ça sent quand même le retour à la maison. Y a pas à dire l’automne est bien entamé, prés de 6°C cette nuit, nous sommes à 900m et demain on dort à 1100m ! Au départ de Trizac nous montons le col de la Besseyre et là d’un coup nous avons un extraordinaire point de vue sur toute la vallée du Cantal et au fond le Puy de Sancy. Gros coup de cœur pour l’Auvergne depuis quelques jours, au delà des délicieux fromages, les gens sont très accueillants et les paysages magistraux. Pour ne rien gâcher on a un temps vraiment clément, même si les températures baissent il fait plutôt beau la journée, et la pluie ne nous a jamais arrêté.



Le 3 octobre nous dormons à Besse, 1100m d’altitude. La météo nous apprend qu’il fera 2°C cette nuit et qu’il pleuvra toute la matinée…on craque, on va à l’hôtel, ce sera l’occasion de prendre une douche après 4 nuits dehors. Après une belle grasse matinée, on ouvre les rideaux et clairement c’est la flemme. Mine de rien il nous reste 50km avant Clermont. Nous partons malgré tout. Bien nous en a pris, le nuage était accroché à Besse et 10km plus loin il fait clair. Notre route passe par le lac Chambon et Murol avant de remonter sur Aydat. Pendant la montée nous nous faisons interpeller par un homme avec un appareil photo. On s’arrête. Le type nous apprend qu’il est journaliste pour la Montagne, le journal local et nous propose une interview ! C’est la grosse classe il faut le dire. De La Montagne à l’Équipe il n’a qu’un pas.


Trêve de people, on attaque une incroyable descente sur Clermont, ça zigzague de partout, c’est bien raide et bien large, on bat notre record de vitesse (63km/h) ! Rapidement nous sommes à Clermont, on va pouvoir se reposer quelques jours chez le frère de Camille. Pour l’anecdote, alors qu’on l’attend quelques minutes pas loin de chez lui, un boucher traverse la rue et nous offre un saucisson et du jambon, il a vu Chico et souhaitait nous féliciter…quand je vous disais qu’ils étaient sympas les auvergnats.
Lectures du moment : Les Misérables pour Kévin (suite et fin après des nombreux mois de pause) et La vallée des chevaux pour Camille (qui est littéralement absorbée par cette saga préhistorique)
Musique du moment : Revival de nos écoutes ados des années 90 (Incubus, The Cranberries, Poverty’s no crime….)